"Oui, c’est possible" : Mon parcours vers la psychologie du travail
- derghamtouatia
- 23 avr.
- 2 min de lecture
Une orientation dictée par des préjugés
Je suis psychologue du travail aujourd’hui, mais cela n’a rien d’un parcours linéaire. Dès le collège, j’ai été orientée vers un cursus professionnel. La raison ? On estimait que je n’avais pas les "prérequis" pour une filière générale. Avec le recul, je comprends que cette décision reposait davantage sur des stéréotypes que sur mes réelles capacités.
Fille d’ouvrier, issue d’un quartier prioritaire, on m’a assignée un avenir tout tracé : celui de la voie professionnelle. Comme l’a analysé Pierre Bourdieu, la reproduction sociale fonctionne à plein régime. Mais j’ai appris, avec le temps, qu’il est possible de briser ce cercle.
Le travail, d’abord par nécessité
J’ai donc commencé par un BEP Sanitaire et Social, dans une école privée, puis j’ai enchaîné les emplois : agent d’entretien, restauration collective… Des expériences concrètes, formatrices, mais qui ne me permettaient pas de m’épanouir pleinement.
Une question qui change tout
Un jour, j’ai décidé de reprendre mes études. Je suis allée voir un conseiller d’orientation. Il m’a posé une question simple, presque magique :"Si j’étais un magicien, qu’aimerais-tu faire ?"J’ai répondu sans hésiter : "Je voudrais être psychologue."
Ce moment a été un véritable déclic. Il m’a donné les clés pour me lancer. C’est aussi à ce moment-là que j’ai pris conscience de l’importance des rencontres, des personnes ressources, du réseau, et de la bienveillance.
Reprendre ses études : un vrai parcours du combattant
J’ai commencé par un DAEU (Diplôme d'accès aux études universitaires). Puis, j’ai poursuivi avec le cursus complet de psychologie. Le tout m’a pris neuf ans : deux pour le DAEU, et sept pour valider mon diplôme de psychologue, car j’ai toujours travaillé à côté pour financer mes études et rester indépendante.
Ce chemin m’a appris la valeur du temps, de la persévérance, et de l’énergie qu’un projet professionnel demande.
Accompagner, à mon tour
En 1999, j’ai commencé à travailler en mission locale. Mon profil atypique, mon histoire, ont suscité l’intérêt de la structure. En tant que jeune femme issue d’un quartier populaire, mon expérience résonnait avec celle des jeunes que j’accompagnais. Cela a créé un lien fort et authentique.
Aujourd’hui : vous accompagner vers vos possibles
Mon parcours, parfois semé d’embûches, est aujourd’hui ma force. Il me permet de vous accompagner avec compréhension, empathie, et lucidité. Je sais ce que signifient les freins, les doutes, les efforts. Je connais les dispositifs existants, mais surtout, je sais écouter.
Et je suis là pour vous dire : oui, c’est possible.
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